La Canarde sauvage
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TRÈS-CRAINTE DES ALPES

Très-crainte des Alpes : la sous-préfète Fabienne Ellul

lundi 2 octobre 2017

À peine investie dans ses fonctions bas-alpines à la place du très brelien, lui aussi, Pascal Zingraff, notre sous-préfète de Forcalquier au nom prédestiné est donc élue, sans tambour ni trompette, huitième très-crainte des Alpes pour l’éternité.

Dans le dossier du plan local d’urbanisme (PLU) de Saint-Michel-l’Observatoire, qui prévoit une zone artisanale en plein espace naturel protégé, celle qui se pose en médiatrice a bien du mal à être neutre et à se dépatouiller du dossier [1]. Une pétition d’opposants au PLU a recueilli 3000 signatures début août [2] (pour 1200 habitants sur St-Michel) , elle ne peut opposer à cette expression populaire qu’une instance aux apparences démocratiques et dégagée de conflits d’intérêts : un garant citoyen assorti d’un jury encore plus citoyen, qui se prononcerait sans recours. Exit les experts, le débat démocratique, le référendum local. Et désigné comment, ce jury citoyen, lui demande-t-on lors d’une réunion de conciliation entre élus, administration et associations ? Probablement (mais ce n’est pas sûr) par tirage au sort sur les listes électorales. Probablement, car cette procédure extra-légale lui a été soufflée par Michel Jacod, directeur de la Com’ Com’ de Haute-Provence, inspiré par une expérience qui a bien fonctionné à Manosque récemment.
Les schmitts de Forcalquier exercent une discrète pression (sur ordre de la sous-préfète ?) avec des arguments fallacieux (les pétitions internet sont invalides selon ces éminents juristes) sur l’équipe qui informe sur le sujet et fait signer la pétition, tous les lundis sur le marché (c’est devant la concathédrale pour ceux qui n’ont pas encore signé).
Démagogue, Fabienne Ellul affirme que les protections d’espaces naturels sont des décisions technocratiques imposées par l’Europe : manque de chance, la protection de la crau de St-Michel a justement été votée par le conseil général des Alpes-de-Haute-Provence en 2005. Plus local tu meurs !
Mais le pompon, et qui emporte la désignation comme très-crainte de notre irrespectée sous-préfète, c’est lorsque, toujours dans la même réunion, elle lance à bout d’arguments que les friches industrielles permettent, après une longue période d’abandon, l’installation de biotopes très riches !
Rasons tout le maquis et construisons des usines en ruine : la nature ne s’en portera que mieux !


Du coup, je ne peux que vous inviter à écouter la superbe chanson de Brel, Je suis un soir d’été qui commence par ces paroles : « Et la sous-préfecture / Fête la sous-préfète / Sous le lustre à facettes / Il pleure des orangeades / Et des champagnes tièdes… »

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